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"Que faire ?" nicolas Ribol
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sans pardon / nR
Sans
Pardon
Je viens de vivre encore une journée pénible où l'on
est à peine assez fort
pour supporter chaque quart d'heure, où la personne suivante est un
genou
de plus à terre.
Je n'ai pas même besoin de fermer les yeux dans ces moments là
pour me
sentir glisser avec les ans quelque part dans un interminable couloir.
j'y vis dans un lit de métal avec mon fauteuil à ma gauche
et une petite
table. Je suis dans l'indifférence de mes voisins, dans cette salle
commune, ils se résument à des corps allongés ou assis
qui reçoivent ou non
des visiteurs.
Je suis
seul mais sans angoisse. Ma femme dort dans son jardin de pierre ;
mes enfants ne viennent plus écouter mon souffle. Un jour, je
réchaufferai
une dernière fois mes os, avant que mon fils ne verse les cendres
au bord
d'un chemin et les regarde danser un instant dans le vent. Infidèle.
De mon fauteuil, j'arrive encore à entrebâiller ma fenêtre
et je suis ainsi
placé que je puis sentir par bouffées, l'odeur fade du
formol qui
s'échappe de la morgue.
De temps à autre ,je lève les yeux vers le premier étage.
Il y a là des
chambres doubles pour des vieillards encore un peu valides dont je suis les
pas puis les ombres.
Dans la chambre haute la plus proche de moi, je puis voir que l'un deux est
déjà alité. J'attends. Je sais qu'un jour celui là
mourra et pendant que
le personnel lavera le corps et bourrera ses orifices de coton ; son
voisin
ivre de douleur et d'angoisse se détournera vers la fenêtre
.
Il y croisera l'invitation de mon regard de pierre et rassemblant ses
dernières forces, il sautera et son corps restera sans vie sur
les dalles.
J'attendrai de nouveau.
Marc Godart novembre
1999
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- 683.2
page remise à jour 29 10 01
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1999-2007 MediaMed Le coin de nicolas Ribol - nRx3000.5
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